Son histoire au Fond-de-Gras commence à l’âge de 7 ans. Son père, Guy, l’emmène avec lui dans la vallée pour lui faire découvrir son loisir : entretenir et faire circuler des trains historiques. Romain commence par effectuer de petits travaux de peinture, accrocher un wagon au train et d’autres tâches réalisables par un enfant. Au fur et à mesure, Romain apprend à manier de plus en plus d’outils et parvient à assurer des missions plus spécifiques. Par exemple, lorsqu’une locomotive Diesel circule seule, le jeune garçon a le droit de freiner. Cela a l’air facile, mais il faut connaître la voie du Train 1900, car contrairement aux lignes de chemin de fer traditionnel, celle du Fond-de-Gras a la pente la plus forte du Grand-Duché. Il faut alors avoir un certain « doigté ».
Après des journées de travail bien remplies, les bénévoles récompensent Romain d’un Coca. Quel plaisir ! La question se pose alors : « Un enfant peut-il devenir membre de l’association » ? En effet, il est le plus jeune de l’équipe.
Très vite, son intérêt le pousse vers les locomotives à vapeur. Au début, il est assis sur la caisse à charbon et remet, lorsque c’est nécessaire, une pelle de charbon dans la chaudière. Mais il observe beaucoup et apprend rapidement. A 16 ans, il devient officiellement chauffeur et réussit l’examen de l’Inspection du travail et des mines (ITM) peu de temps après.
Au lycée, Romain, comme beaucoup de jeunes bénévoles du Train 1900 aujourd’hui, se pose des questions sur sa future carrière. Il hésite à postuler aux Chemins de fer luxembourgeois (CFL) mais finalement il préfère garder son engagement au Train 1900 comme une activité de loisir. En effet, travailler à temps plein sur des trains puis y consacrer la majeure partie de ces week-ends peut être délicat à long terme. Après des études de commerce, il travaillait en tant que chargé de production et aujourd’hui comme technicien de maintenance au centre de tri de la POST. Il a néanmoins suivi beaucoup de cours du soir et formations internes pour apprendre toutes les techniques nécessaires à la restauration et la circulation ferroviaire, comme la soudure, forge, et même la formation officielle pour l’exploitation d’un débit de boisson.
Le président nous parle également du travail administratif qui incombe à l’association. Celui-ci devient de plus en plus important. Cela fait maintenant presque 17 ans qu’il est membre du comité de l’association, d’abord en tant que membre et depuis deux ans en tant que président. Quelques tâches qui rythmaient la saison : planning du personnel, initiation et suivi des projets en cours, réunions avec les nombreux partenaires, etc.
Une des choses que Romain préfère au Train 1900 : travailler sur des pièces de locomotives. Avec les autres membres, ils identifient l’éventuel problème, réparent et testent jusqu’à ce que tout fonctionne à nouveau. La fierté éprouvée lorsqu’une locomotive ou un wagon sur lequel on a passé plusieurs mois intensifs à façonner le moindre détail, roule à nouveau pour la première fois est une expérience inoubliable.
Après le travail, le réconfort. Romain apprécie également tous les moments passés avec les autres bénévoles. Les excursions, les soirées et autres moments conviviaux encouragent les bénévoles à consacrer une grande partie de leur temps libre pour le Train 1900 et font ainsi perdurer l’association. Quelques fois, les points de vue divergent entre les membres mais les échanges les font « grandir ». En effet, « on commet parfois des erreurs mais on apprend notamment des autres et on s’améliore. Nous avons tous le même but : faire circuler le train à vapeur et voir les visiteurs s’émerveiller ».
Romain est content de l’évolution des bénévoles. En effet, quand Romain était plus jeune, le Train 1900 comptait moins de membres qu’actuellement. Environ 10 à 15 actifs venaient le mercredi soir et le samedi pour travailler et préparer les machines pour la circulation le dimanche. Aujourd’hui, ils sont près de 20 à 25 à intervenir très régulièrement en semaine mais surtout le samedi et le dimanche. Le nombre de jeunes bénévoles a également bien augmenté. Et l’association est toujours contente d’accueillir de nouvelles recrues. Alors, si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à les contacter.