© Charles Storoni, Chargement des bennes du funiculaire (à gauche Francy Storoni)
Jos Back est né le 6 février 1948 à Pétange et a travaillé, dans ses jeunes années, au funiculaire de l’usine de Rodange. Nous l’avons rencontré pour discuter de cette période.
Pouvez-vous nous raconter votre travail au funiculaire ?
J’ai d’abord travaillé à l’usine sidérurgique, avant de rejoindre le téléphérique en 1970. Mon lieu de travail était le silo (un des bâtiments), avec 4 autres personnes, dont un contremaître. Il n’y avait pas de formation spécifique, un collègue m’a montré le fonctionnement pendant une semaine puis j’étais autonome. Nous travaillions du lundi au samedi en deux roulements (6h-14h et 14h-22h).
Extrait de la mine, le minerai de fer était d’abord broyé dans un concasseur. Puis transporté sur un tapis roulant au stockage. La vitesse était contrôlée en fonction de la taille du minerai afin d’éviter que les wagonnets ne débordent. C’était ma mission. Parfois, j’avais de la chance, il y avait peu de travail et je pouvais bouquiner. Ensuite, un autre tapis roulant acheminait le minerai vers un silo situé en dessous. Ce silo permettait de charger 3 bennes en même temps. Ils s’enchaînaient sans cesse. Si les pierres étaient humides, elles devenaient collantes et un ouvrier devait aider au chargement en séparant les différentes pièces. Une fois chargés le convoi partait vers l’usine.
Comme toute la machinerie du téléphérique et les roues de l’entraînement étaient en fer, elles devaient être lubrifiées régulièrement. L’équipe du matin balayait et maintenait le lieu de travail propre, celle de l’après-midi graissait les machines pour qu’elles fonctionnent bien.
© Charles Storoni, Funiculaire Doihl – usine le long de la Maragole
Jos, vous avez beaucoup d’anecdotes à raconter mais quel est votre meilleure souvenir ?
Je me souviens d’un 6 décembre, j’avais quitté mon poste pour aller voir un collègue. Soudain, on a entendu un bruit énorme ! Comme ce jour-là, il faisait humide, le minerai était resté coller au tapis roulant et les wagonnets partaient vides à l’usine. Depuis ce jour, lorsque je rejoignais mes collègues pour une petite pause, ils m’accueillaient en disant : “Fais en sorte, que saint Nicolas ne revienne pas !”.
Mais j’ai également une autre anecdote à partager. Lors de l’ouverture du nouveau téléphérique, tous les ingénieurs responsables étaient présents. Malheureusement, il y avait un petit défaut de conception et les bennes restaient coincés près d’un mât et tombaient par terre. Un désastre ! Le téléphérique est immédiatement arrêté. Plus tard, les buggys ont dû être remis sur rails à l’aide d’une grue.
Merci à Jos Back d’avoir partagé ses souvenirs, à Charles Storoni pour ses impressionantes photos d’époque et Stéphane Janiec pour la photo contemporaine.