Sur Facebook, un bénévole du Train 1900, Albert Wolter a découvert une photo prise sur la ligne ferroviaire Pétange – Fond-de-Gras. Prise par la famille Nero, la photographie montre la maison construite près du passage à niveau 37, depuis disparue. Albert a rencontré la famille pour connaître des détails sur le contexte, le lieu et la vie locale.
Chaque passage à niveau (croisement entre voies ferrées et routières) nécessite à l’époque un gardiennage et donc un abri pour le personnel. La ligne Pétange – Fond-de-Gras est une ligne industrielle peu fréquentée (en 1955, 7 passages A/R par jour) et le passage à niveau devient rapidement non-gardé. Il est muni de la signalisation routière réglementaire (croix de St. André et chaîne barrant le chemin). Normalement, les maisons des passages à niveau devenus inactifs étaient louées à des employés des chemins de fer.
Dû l’état fortement délabré et la situation en pleine forêt, personne n’était intéressé. La maisonnette fut donc louée à des gens du voisinage. Jusqu’en 1950, une famille avec 4 enfants puis la famille Néro-Mentz pendant 7 ans, de 1951 à 1958. Cette maison ne disposait pas de toilettes, ni de canalisation et la pression d’eau était insuffisante. La famille a rénové la maison par ses propres moyens : façade, toiture, gouttières ainsi que l’intérieur. Quatre pièces
composaient la maison : au rez-de-chaussée la cuisine et le séjour et à l’étage, accessible par un escalier très raide, deux chambres. La sécurité ferroviaire oblige l’entrée à l’arrière de la maison.
La maison était sur la route de nombreux mineurs se rendant au travail. Comme Madame Nero était assez connue, les mineurs ne refusaient pas une bonne « Drëpp » (eau-de-vie) au passage. Il en était de même pour le personnel de l’entretien ou de la locomotive. En échange, le couple recevait de temps en temps une briquette de locomotive. Malheureusement, ceci ne convenait pas à la cuisinière ou au poêle qui surchauffaient et bouchaient la tuyauterie.
En 1958, la famille Nero libère la maison, car elle a trouvé un logement au centre de Lamadelaine. Après eux, une dernière famille occupait la maison puis la maison est partiellement démolie pour récupérer les matériaux, mais devient également victime de vandalisme. Aujourd’hui, il reste seulement quelques pierres et un morceau de mur d’environ un mètre de hauteur.
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